Julie Maquet

« Je fabrique des images à multiples lectures. Qu’il s’agisse de sculpture, dessin ou installations, je parle de vestiges et de nature morte, dont je me réapproprie les codes pour parler également de simulacres et d’artifices. Ces images prennent la forme de beautés monstrueuses, de corps animaux ou végétaux en mutations, en ruine, fragmentés, incomplets et imparfaits. Elles renvoient toujours, de manière indirecte, au corps humain.

En volume, je déplace de manière poétique le signe, le sens et la fonction première d’objets communs à travers un épuisant processus d’accumulation et de répétition organisée d’un seul geste et/ou d’un seul objet. Il s’agit le plus souvent d’objet de consommation, manufacturés et industriels, utilitaires, auxquels on n’accorde pas toujours une esthétique. Je les achète en gros ou les repêche du fond des caves. Ainsi, neufs ou anciens, récupérés ou achetés, parfois même destinés à être du déchet, j’utilise leur potentiel esthétique et leurs propriétés physique pour fabriquer des simulacres de la nature, qui évoquent, non sans ambiguïté, des plantes, des animaux, ou d’autres formes organiques, et qui racontent à chaque fois une histoire singulière. Ce sont des souvenirs, des expériences et des gestes réflexes face aux objets qui vont déterminer la façon dont je vais les activer, afin de provoquer leur métamorphose.

Quant au processus de répétition, en dessin comme en volume, il n’est pas sans pas sans rappeler le labeur du travail à la chaîne. Ainsi, il fait prendre son sens à la pièce terminée qui, justement, dans sa croissance automatique, parle le plus souvent d’épuisements, de corps qui n’en peuvent plus. En cela mon travail comprend une dimension narrative forte: alors qu’elles sont figées, mes pièces parlent de mouvement. De plus, mon travail est en permanence dans un va et vient entre « nature », « image » et « objet ».

A la fois la fois morbides et précieuses, mes pièces, exhibées, prennent souvent des allures de trophées qui trouvent leur place à même le sol, dans des coins de mur, qui rampent et qui pendent. Mes travaux sont des vecteurs par lesquels je souhaite interroger le monde humain, soulever ses failles, questionner ses schémas, son rapport au différent, ses notions de standard, de norme et de conformité: en fait, qui sont les monstres? J’espère qu’on pourra voir dans mon travail un miroir qui nous rappelle ce que nous sommes : humains, bancals et inexacts. »

 

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[highlight]jardin du presbytère[/highlight]

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