SCARIFICATIONS, SILLAGES
Qu’est-ce que la peinture ? Un corps, une peau. De cette observation simple, mais étonnante dans ses prolongements possibles, Kyung Ae Hur en a tiré une esthétique de la surface et de la matière. Bien plus profondément que ne l’avait imaginé le groupe Supports Surfaces, la déconstruction est au centre de son travail, et rien dans cette entreprise de sape ne sera épargné. La toile, elle la peint avec force matière, et couleurs vives, puis elle la taille en pièces, elle la gratte, elle la scarifie, ou elle la découpe en lanière fines verticales, rendant tout sujet illisible, ou encore elle la réduit en fines parcelles de peinture détachées du support qui sont comme les restes d’un gigantesque raclage de la surface. (…)
A y regarder de plus près, sa peinture n’est pas qu’un cataclysme de matière : elle est composée avec beaucoup d’économie, elle est tendre et fragile, sérielle et ordonnée mais parfois féérique. Kyung Ae Hur a le sens de la fête, dans la gerbe chromatique qu’elle impose au regard, où dominent les rouges et les verts fluo. Elle se nourrit aussi du spectre des couleurs coréennes qu’on lit sur les temples, la symbolique des couleurs qui nous font vibrer, tel un mandala écartelé, avec le grand monde. Elle transforme ainsi sa peinture en un véritable festin. Ce sont des gâteaux qu’elle fabrique avec la mouture plus ou moins fine de ses toiles battues.
Michel Sicard
Lieu d’exposition : Galerie 377, place Hamard de Villevêque –
Entretien avec l’artiste
Bonjour,
amateur d’art contemporain j’ai admiré les oeuvres de Md HUR KYUNG AE au Grand Palais à ART EN PARIS en début d’année et habitant BORDEAUX j’aurais aimé savoir si cet artiste expose dans ma région
Bien à vous A RASPAUD